Lorsque l’envie de reprendre la route des concours survient se pose la question : Est-ce que cela en vaut la peine?
Par Pierre Guionie
Si nous nous arrêtons au simple plan financier espérant devenir riche en cas de victoire, la réponse est assurément non. Si nous nous arrêtons au simple fait du résultat pensant que le dit résultat ne dépend que de nous, là encore la réponse est non en raison des juges. Si nous nous arrêtons au simple fait de se dire « j’étais un champion je redeviendrai ce même champion », l’envie est louable par la motivation qu’elle procure mais c’est oublié un peu vite que nous ne sommes pas seuls et que d’autres athlètes sont aussi en piste.
Personnellement la compétition n’est pas une fin en soi. Autrement écrit, je ne m’entraîne pas pour faire un concours mais tout simplement parce que j’aime m’entraîner. Concours ou pas concours le mode de vie est le même et les séances sont aussi sérieuses ou rigoureuses. L’élément qui change c’est la motivation d’un objectif, d’un point fixé au loin dans le futur. Force est de reconnaître, pour ma part, que c’est comme un deuxième moteur qui démarre et qui donne le petit plus rendant les entraînements plus intenses, comme une autre dimension.
Un entraînement vrai, naturel permettant de bâtir un physique et de conserver une santé sans dopage.
Dopage, le mot malheureusement à la mode dans le monde du sport et encore plus dans le sport de compétition. Notre sport : culturisme ou bodybuilding – c’est selon – est loin d’être un sport sans dopage. Certaines fédérations se déclarent pourtant ouvertement sans dopage. Tout est dans leur nom, pour exemple :
- IDFA : International Drug Free Athlete
- NCOBB : Natural Contest Organisation Bodybuilding Belgium
- UIBBN : Union Internationale de BodyBuilding Naturel
…
Les athlètes compétiteurs sont censés être naturels… nous y reviendrons.
Si une fédération se dit « naturelle » alors celle qui ne le déclare pas ouvertement serait une fédération écrivons-le directement d’athlètes tous dopés?
Non, non et non, ce n’est pas parce qu’une fédération ne porte pas la mention naturelle dans son intitulé que tous les athlètes qui y concourent sont dopés. En revanche force de constater que les physiques qui y sont représentés sont souvent différents : plus gros, plus massifs, plus secs. Quoique pas toujours…
Nous entendons souvent dire « de toute façon dans cette fédération y sont tous dopés »… Plusieurs options à ses propos : soit la personne est jalouse, soit elle se justifie de ne pas avoir le courage de se mettre au régime, soit justifie son idée d’elle aussi de dopée – malin – pour être à la hauteur des autres. Chacun à sa conscience…
Dopés, pas dopés, chargés, pas chargés, dans tous les cas et dans tous les sports une pratique est interdite et l’autre autorisée. Il est paradoxal de se poser comme question : quelle fédération choisir? Puisqu’en principe, si les lois du sport sont respectées, aucune fédération d’aucun sport ne devrait avoir de doute sur leurs athlètes.
Malheureusement ce serait vivre au pays des « Bisounours » je ne donnerai pas de détails ou d’exemple la presse le fera pour moi.
Mon interrogation est au vue des lignes précédentes : que penser des athlètes qui se font démasquer par le contrôle anti-dopage dans une fédération où ils savent qu’ils ont de fortes chances d’être contrôlés alors qu’ils pourraient concourir dans des fédérations sans contrôle? Car finalement la distinction finale des différentes fédérations de notre sport tient dans le fait que certaines pratiquent des contrôles alors que d’autres ne le font pas ou ne sont pas reconnus.
Là encore plusieurs options apparaissent :
- ils sont idiots…franchement faut pas réfléchir
- ils pensent pouvoir passer au travers…les contrôles ne sont pas réguliers et à défaut les certains athlètes savent y faire…
- ils pensent que ce sera plus facile dans ce « genre » de fédérations…pas de chance car parfois les critères de jugement ne sont pas les mêmes. Là où certains jugeront volume et masse d’autres jugeront profondeur de sèche et esthétisme (exemple parmi d’autres je tiens à le préciser)
Pour celles et ceux qui passent au travers et qui lèvent les bras bien hauts le trophée de la victoire dans les mains ce sera comme dans tous les sports…ils savent que la victoire ne leur revient pas, qu’ils sont des fraudeurs, des menteurs, des voleurs…des tricheurs…
Fraudeurs car se procurer des produits interdits est une fraude. Menteurs car tromper ses amis, sa familles et encore plus soi-même relève du mensonge. Voleur car il vole la place d’un athlète honnête – par forcément ceux qui suivent – qui a respecté les règle. Tricheur car au final il y a tricherie. Ils savent que la victoire ne leur revient pas…ils ont pour eux seul leur conscience…c’est un choix…à assumer le moment venu selon les circonstances…
Pas vu pas pris, mais quand c’est « pris » alors il faut assumer…