Interview Christian Lafond – Bodybuilding Sans Dopage
Par Dany Milette
Nom: Christian Lafond Âge : 26 Résidence: Sherbrooke, Québec, Canada Poids (Hors Compétition) : 245 lbs (En Compétition) : 202 lbs Taille : 6’4″ Sports pratiqués : Culturisme, Baseball, Soccer, Hockey…
Courriel : Christian.Lafond30@hotmail.com
Salut Christian, merci d’avoir accepté mon invitation pour cette interview. Je suis très content de pouvoir t’accueillir sur Bodybuilding Sans Dopage et de pouvoir collaborer à t’offrir cette tribune qui te permettra de te faire découvrir par de nombreux passionnés d’entrainement francophones qui sont majoritairement de la France et du Québec/Canada.
Bonjour Dany, Merci de me donner la possibilité de m’exprimer à tes lecteurs. Je respecte ton travail depuis le premier jour que j’en ai eu connaissance. C’est donc un privilège d’être choisi.
Quel est ton cheminement professionnel et athlétique?
À la fin de mes études, en 2010, j’ai appliqué à plusieurs offres d’emploi à travers le Québec. C’est une entreprise avec un bureau à Sherbrooke qui a retenu ma candidature. La firme de génie-conseil Les Services Exp m’a donc engagé peu de temps après la fin de mes études. J’y suis donc depuis ce temps. Mon travail se résume principalement à concevoir des plans & devis électriques pour des projets de réaménagement ou d’agrandissement de bâtiment. J’assiste par la suite les entrepreneurs de ma division dans leur installation sur le chantier. J’entraine donc mon cerveau toute la journée et le corps durant la soirée.
Pour le côté athlétique, j’ai commencé vraiment très jeune les sports, à l’âge de 6 ans. À l’époque, c’était très principalement des sports d’équipe comme le baseball, le soccer ainsi que le hockey. Plus tard, j’ai arrêté le baseball passé Pee-Wee. Puis c’était le tour du hockey quelques années plus tard qui sorti de ma tête. Il a fallu plusieurs années avant que je ne décide de me ré-impliquer physiquement. C’est en 2010 que j’ai recommencé à bouger, ma rentrée au gym.
Tu as combien d’années d’expérience en entrainement et j’aimerais connaitre quelles sont les raisons fondamentales qui t’ont poussé à commencer?
Comme la plupart des gens, je suis rentré dans un gym une première fois, puis une deuxième, etc… Rien n’était vraiment solide, c’était plus une présence pour bonne conscience à l’époque. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais, je n’étais que sur place à essayer des machines et à faire ce que j’avais vu dans des films par exemple. C’est le 1er septembre 2010 que j’ai commencé à m’y mettre plus sérieusement. Cela fait donc 4 ans que je m’entraine comme il se doit.
Quelles sont les raisons qui m’ont poussé à m’entrainer ? Il y a beaucoup de facteurs qui ont rendu la chose possible. Pour commencer, il faut retourner dans mon enfance. Dès mon entrée au secondaire, à l’école L’Escale de Louiseville, j’étais déjà dans des situations d’intimidations par des plus gros et plus vieux. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Je n’étais qu’un jeune homme plein de joie de vivre et sans once de méchanceté. Cette situation ne pouvait être qu’une mauvaise blague et cesserais bien assez tôt que je croyais. Ce ne fût pas le cas, mais pas du tout. Certes, je n’ai pas eu le droit à des coins et des blessures physiques, ils jouaient toujours sur mon mental et m’attaquaient sur des côtés lâches tels que ma famille, mon nom ou ma personnalité plus loufoque. Plus le temps avançait, plus je développais de la haine envers ces individus. Il m’est arrivé quelques fois de devoir recouvrir à la violence pour faire un « cesser le feu ». Les semaines passaient et le mal recommençait comme si rien ne s’était passé. Puis est arrivé la période collégiale. Ce fût beaucoup plus facile mais la question n’était pas réglée, je trainais encore ce vestige d’une époque noire, toute cette haine et cette impression d’impuissance.
Lorsque je m’y suis mis sérieusement en septembre 2010, les gens ont commencé à remarquer mon changement. J’y trouvais une certaine satisfaction et un sentiment d’accomplissement. Enfin je sentais le respect s’instaurer d’une certaine façon. Plus le temps avançait et plus la situation s’améliorait. L’impression d’impuissance est rapidement disparue et je me sentais plein de vie à nouveau, prêt à foncer dans tous ce que j’entreprendrais.
Qu’est-ce qui t’a mené à vouloir devenir un culturiste dans la vie?
À peine 2 mois après avoir commencé sérieusement, nous sommes en octobre-novembre 2010, j’avais déjà un gain de poids de plus de 20 livres. Je ne comprenais pas comment je pouvais devenir aussi gros en si peu de temps (de 154lbs à plus de 175lbs). C’est là qu’est commencée l’idée que je pouvais devenir une vraie armoire à glace, et j’adorais l’idée. L’idée de devoir prendre deux sièges, de marcher sur toute la largeur du trottoir, d’inspirer le respect, etc.
Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours, des compétitions dans lesquelles tu as participé jusqu’à présent ainsi que tes meilleurs moments mémorables dans ta jeune carrière?
Comme vous le savez, j’ai commencé l’entrainement en septembre 2010. Plusieurs mois se sont écoulés et nous sommes en juillet 2011. Du haut de mes 220lbs, je me dis que j’ai mes chances lors d’une de ces compétitions. Je décide donc de m’essayer. Je suis passé de 220lbs à 173lbs sur les planches. J’étais très sec, mais aussi beaucoup trop maigre musculairement. J’avais eu le droit au régime de pauvre si l’on peut l’appeler telle quelle : pour maigrir, il fallait absolument souffrir nutritionnellement semblait-il. J’avais droit à des portions qui convenaient à des petites filles de 15 ans pendant plus de 14 semaines. C’était très difficile mais lorsque je veux quelque chose, je l’obtiens et comme je voulais la faire, je l’ai fait. La compétition en soi était stressante et il y avait beaucoup de gens, l’atmosphère n’était pas plaisante, certes l’on veut tous gagner mais ce n’est pas en ayant une attitude de moron que le classement va être différent, je n’y ai eu presque pas de plaisir à participer.
Les années ont passé, j’ai eu le temps de m’en remettre de cet épisode anorexique. Nous sommes en fin 2013, je décide de me préparer pour Québec Open 2014. À cet instant, je suis rendu plus éduqué, plus critique envers l’information, je me débrouille donc seul, par moi-même.
À chaque fois que j’allais au gym, je regardais les photos de Serge Moreau (Propriétaire des gymnases ProGym) dans le corridor et je me disais qu’il posait très bien. Je décide donc de communiquer avec Serge et lui demander son aide, c’est alors qu’il accepte de m’aider, c’était très généreux de sa part. Nous convenons ensemble de laisser tomber Québec Open 2014 pour se concentrer sur Xtrême Physique Naturel 2014.
Depuis peu de temps, un nouvel entraineur avait fait son apparition au ProGym Rock-Forest de Sherbrooke, un bon ami à Serge. Celui-ci me conseil d’aller le voir et de travailler avec lui, Yves Montmarquette. J’ai donc accepté pour cette compétition, aucun regret là-dessus. Yves m’a montré comment avoir de la grâce sur scène, comment faire les transitions entre les poses, etc… il s’est occupé des préparatifs avant et pendant concours. C’était très bien, j’ai bien aimé son aide.
La compétition s’est déroulée comme un charme. Comme c’était la première en son genre au Québec, il n’y avait qu’une vingtaine d’athlètes en tout. Il y avait de la place et puis les gens étaient plaisants. J’ai eu beaucoup de plaisir et d’aisance à participer à celle-ci. J’ai terminé 2ième dans la catégorie Poids Lourd, derrière quelqu’un qui, par la suite, testera positif à un test antidrogue. Je suis donc maintenant premier et fier de l’être. Bien que je n’aie pas eu la chance de savourer mon petit moment de gloire, je suis content d’avoir servi de cobaye en quelque sorte pour faire avancer cette belle fédération qu’est Physique Canada.
Pour ta préparation physique lors des compétitions, est-ce que tu te prépares seul ou tu prends les services d’un entraineur?
Durant les deux fois, j’ai pris les services d’un entraineur. Est-ce nécessaire? Je ne crois pas. D’un autre côté, c’est quand même très plaisant d’avoir quelqu’un qui vous soutient le long de cette épreuve, parce que disons-le, ce n’est pas la date du concours qui est vraiment l’épreuve mais bien toute la préparation au préalable. Est-ce possible de faire la préparation seule? Tout à fait. Si vous êtes capable de prendre du recul sur votre situation et d’analyser votre progrès, c’est certain que vous pouvez faire cela seul. Nul besoin de payer un entraineur, souvent beaucoup trop pour rien, pour vous suivre. Heureusement pour moi, j’ai eu la chance d’avoir Yves, une personne très compétente et enjouée, pour un tarif des plus acceptables.
Pour ceux qui sont plus serrés monétairement, rien n’empêche de suivre vos progrès tout le long de la préparation et de prendre les services d’une personne compétente pour les derniers jours ?
C’est presque nécessaire d’avoir quelqu’un avec vous lors de la journée qui regarde tous les petits détails. Cette journée se doit d’être plaisante, et non stressante.
Que trouves-tu de plus facile mais aussi le plus difficile lors d’une préparation physique de compétition?
À toutes les fois, ce dont je trouve le plus facile, c’est de manger les mêmes choses encore et encore. La nourriture n’est plus ce qu’elle était pour moi avant. Maintenant je vois la nourriture comme des nutriments. Certes, j’essaie de faire en sorte que tout soit des plus délectables mais à la base, ce ne sont que des nutriments.
Ce dont je trouve le plus difficile, c’est de devoir subir les tentations et les mêmes commentaires fatigants de jour en jour : « Quand est-ce ta prochaine compétition ? Es-tu tanné ? Ça ne te dit pas de venir manger avec nous juste une fois ? Ah moi, je ne serais pas capable, c’est tellement plate ! » J’aimerais pouvoir faire abstraction des questions et des affirmations sans intérêts pour combler le temps alloué à une pause-café.
Quelle est ta plus grande source de motivation en tant qu’athlète et pourquoi?
C’est le dépassement de soi, la quête de l’excellence. Non seulement en tant qu’athlète mais en tant que personne. Je pense que tout le monde devrait toujours essayer d’améliorer leur situation, peu importe le domaine. Par exemple en gym, je trouve cela très satisfaisant de me savoir plus lourd qu’il y a quelque temps, de me savoir plus fort qu’à tel moment, etc…
Lors de nos discussions que nous avions eues ensemble par le passé, tu as toujours été quelqu’un de très honnête et j’ai toujours apprécié ces échanges sans langues de bois. Même encore aujourd’hui je te suis encore très reconnaissant que tu puisses accepter de partager tes expériences qui vont suivre publiquement afin d’éclairer les gens. Comme bien des jeunes qui commencent à s’investir en culturisme et qui prennent les services d’un entraineur pour gérer l’ensemble de leurs préparations physiques, on t’avait hélas guidé vers les produits dopants et stéroïdes anabolisants… Est-ce que tu pourrais expliquer ton expérience ainsi que les éléments déclencheurs qui t’ont fait réaliser au fond de toi-même que tu ne voulais plus t’investir en consommant des produits dopants?
Vous vous rappelez que j’ai commencé sérieusement le 1er Septembre 2010, c’était à ce moment que j’avais pris les services d’un entraineur et que j’avais commencé sérieusement le gym, l’alimentation ainsi que la supplémentation. Les mois passaient et je continuais de grossir, j’étais en extase à l’époque puisque je n’avais jamais réussi à prendre considérablement de poids, c’était super. Plusieurs mois ont passé, je regardais encore de ces vidéos de « motivation » que les gens mettent sur YouTube. Les commentaires variaient beaucoup et parlaient souvent de produits dopants. Autant les défendaient, autant les proscrivaient.
L’idée de consommer des produits dopants s’est installée dans ma tête tranquillement. Puis un jour, je suis moi-même allez voir l’entraineur en question pour lui demander son aide. Au lieu de me retourner de bord comme l’aurait dû le faire une personne de sens envers un jeune de 22ans, il m’a conseillé certains produits et où me les procurer. Heureusement pour moi, ce n’était pas extrême. Je ne sais pas si j’aurais tout fait à ce moment mais j’étais prêt à m’impliquer. Je n’ai pris qu’un Anavar ainsi qu’un Dianabol à ce moment en petite quantité pendant 8 semaines consécutives.
Les mois passèrent au ProGym de Rock-Forest. Toujours sous l’aile du même entraineur. À ce moment, je rencontre un passionné de l’entrainement et de toutes ses facettes. Il avait l’air de connaître solidement les produits dopants, il m’a donc conseillé un nouveau cycle, cette fois une testostérone. Ce fut déplaisant mais bon, je n’avais pas éloigné l’idée d’une nouvelle fois.
Puis je rencontrais une nouvelle personne, Marie-Josée Fillion. Elle devint ma nouvelle entraineuse et j’en suis très content encore aujourd’hui puisque c’est avec elle que j’ai progressé le plus. Merci encore Marie. Elle n’était pas pour les produits dopants, c’est donc là qu’a commencé tranquillement ma prise de conscience.
Par la suite, j’ai rencontré ma future fiancée et mère de mon enfant en Août 2012. J’étais en période de cycle et elle comprenait autant qu’elle le pouvait. Néanmoins, c’est elle qui a scellé mon avenir de culturiste sain. Elle m’a convaincu, que j’arriverais à mes fins, sans.
Que représente pour toi le Bodybuilding Sans Dopage?
Le culturisme est une discipline visant à élever la santé de l’être, autant physique que psychologique. Comment une personne peut améliorer sa santé physique et psychologique en consommant des produits dopants ? Les produits sur le marché noir n’ont rien de santé. J’ai eu la chance de connaître cet homme qui m’en a appris beaucoup, à savoir comment déceler les mauvais des très mauvais produits. Cela reste, des mauvais produits. D’un autre côté, comment peut-on se sentir en santé psychologiquement, lorsque le bonheur est bien souvent lorsque les gens sont sur les produits dopants ? Il faut débarquer un jour ou l’autre, à ce moment, je me sentais l’ombre de moi-même. Il n’y a rien de santé là-dedans. Cela devient vite une roue vicieuse et sans fins.
J’ai appris récemment que le culturiste Michaël Boily qui avait remporté la première position dans ta catégorie homme lourd lors du Concours Xtreme Naturel (XPN) de la fédération Physique Canada qui avait eu lieu le 12 juillet 2014, fut contrôlé positif lors du test antidopage. C’est évidemment grâce à ce test antidopage que tu te retrouves à mériter les honneurs de la première position maintenant! Nous savons aussi que certains tricheurs ne se font pas prendre lors des tests… Que penses-tu des culturistes malhonnêtes qui ont recours à diverses drogues, qui prétendent s’investir sans dopage, qui s’attribuent les saines valeurs et qui de plus participent aux compétitions naturelles et testées?
Je suis particulièrement content que justice soit rendu. Je ne trouve pas sa très éthique, et même insultant à mon intelligence, qu’une personne ayant consommée des produits dopants en quantité suffisante pour changer sa situation en tant que culturiste, se présente sur une scène naturelle.
Nous pouvons tous faire des erreurs, moi-même j’ai tombé dans le panneau. J’ai eu de bonnes discussions avec les gens concernés, à savoir, suis-je éligible de participer à une compétition naturelle ? Nous en avons conclu que ma situation était bien loin d’être inacceptable sur le plan éthique. Cela faisait déjà bien longtemps que je n’avais plus touché aux produits dopants, sans oublier les si faibles quantités. Dans un monde idéal, les culturistes naturels seraient tous à 100% clean mais ce n’est pas le cas. Nous sommes tous insouciants à nos débuts et certains, plus que d’autres, tombent dans le panneau. La présence des produits dopants chez les jeunes est un véritable fléau de nos jours.
Quand les gens me demandent LA question … Christian, es-tu naturel ? Je réponds à l’affirmative. Je ne me considère pas comme un athlète dopé. Les gains si maigres, que j’ai eus lors de ma consommation de produits dopants, ne sont pas assez significatifs à mes yeux, pour me considérer comme inatteignable naturellement. Qu’est-ce que 3-5 lbs sur une centaine de livres? Mais je mentionne tout de même ce que j’ai fait. Il faut être honnête envers soi-même si l’on veut se respecter.
Pour ceux qui consomment des produits sur une période régulière et qui arborent les valeurs naturelles, ce ne sont que des hypocrites malhonnêtes comme ce Michael Boily, qui m’aura « battu » en terrain propre. C’est au même titre que d’aller en compétition de course de rue, avec une F1 déguisé. C’est pathétique. Tu veux être sur le « gear » ? C’est ton choix mais va jouer dans ta cours et Cri** moi patience.
Puisque tu as participé à une compétition Physique Canada, j’aimerais beaucoup connaître tes impressions générales sur cette fédération?
C’était super. C’est une belle organisation, avec de bonnes valeurs et plein de potentiel. Je ne me sentais pas comme un simple numéro et une rentrée d’argent. Je me sens comme une partie à un tout.
Malgré cet épisode de classement, je crois que c’était un succès et j’aborde avec joie la prochaine occasion de briller.
Lors de ma première compétition avec l’APQ, l’on devait faire une routine de 60 secondes sur scène, seul. Bien que je n’aie pas de gêne, je n’ai pas apprécié totalement cette partie. D’autant plus que le concours s’éternise à n’en plus finir avec 60-100 athlètes qui doivent tous faire leurs 60 secondes en plus des pré-jugements, etc. Ça ne finit plus et les spectateurs sont bien souvent tannés.
Avec Physique Canada, c’était bien différent, et de loin plus intéressant. Chaque catégorie avait sa routine et son pré-jugement en même temps. C’est-à-dire que nous arrivions sur scène un par un, avions nos 30 secondes de poses et puis nous nous positionnions en ligne les uns après les autres. Puis se déroulait le pré-jugement une fois tout le monde en ligne. Une fois terminée, c’était au tour de l’autre catégorie. Une fois toutes les catégories faites, c’était la remise des médailles. C’était génial ce mode de déroulement.
Quel type d’entraînement, de nutrition et de supplémentation t’a apporté les meilleurs résultats en terme de perte de gras?
Pour la question d’entrainement, étant un amateur de powerlifting, j’ai eu du mal à changer mes habitudes. J’aime incorporer les trois majeurs aspects de l’entrainement soit l’endurance musculaire, l’hypertrophie et la force. Je mets mes efforts sur mes trois jours principaux se reliant au powerlifting soit : Dos – Chest – Jambes. Lors de ma perte de gras, j’ai eu du mal à soutenir le côté Force, je n’avais tout simplement pas l’énergie pour le faire. C’est pour cette raison que j’ai eu beaucoup d’exercices d’endurance et d’hypertrophie.
L’aspect nutritionnel était des plus acceptables, j’avais beaucoup de repas, autant que je voulais tant et aussi longtemps que c’était protéine – légumes alors parfois je pouvais manger 9 ou 10 fois par jours.
Pour ce qui est de la supplémentation, je ne suis pas un grand fan de suppléments, je m’en reste au principal, soit donc protéines, vitamines et c’est tout.
Quel type d’entraînement, de nutrition et de supplémentation t’a apporté les meilleurs résultats en terme de gains musculaires?
C’est assez varié. Par moments j’avais plus de gain à faire de l’endurance. Plus tard avec de l’hypertrophie et puis depuis un peu plus d’un an, c’est en incorporant les trois.
La nutrition en prise de masse ne devrait pas être prise à la lettre. Pour les culturistes, c’est le moment de prendre du recul un peu, mais bien souvent, les gens ne le font pas. Moi je dis manger tout ce que vous voulez, en quantité que vous voulez. Attention, l’on évite quand même le sucre et les mauvais gras … Ce que je veux dire c’est de prendre une banane de plus dans la journée, prendre un peu plus de viande, de patates ou peu importe. C’est le moment où vous devriez lâcher votre fou et apprécier la vie.
Ma supplémentation ne change pas entre une perte de gras et une prise de masse, j’en reste à la base.
L’on me demande souvent quel est le pré-workout que je prends. Je réponds à toutes les fois : Aucun. Vous devez arriver dans le gym avec le corps reposé, et non stressé ! Comment voulez-vous bâtir une masse musculaire en étant stressé ? S’il vous faut un « boost » pour vous entrainer, vous êtes peut-être fatigué et c’est le temps de faire une pause, ou bien votre mental n’est pas assez bien entrainé ? Solidifiez vos convictions et votre mental avant d’avoir besoin à de la caféine pour vous entrainer. Je n’ai pas d’écouteur, ni de préworkout quand je performe mon squat et je réussis alors vous aussi pourriez le faire.
Quelle est ta plus grande force en matière d’entrainement?
C’est certainement mes jambes. Elles sont ce qu’elles sont parce que Marie-Josée Fillion à bien voulut m’apprendre comment. J’aime leur rentrer dedans comme un tank dans un mur de briques. C’est sauvage et intense, et j’adore ça! C’est surtout cette journée qui prend le plus de mon temps.
J’ai une de ces facilités à trouver comment entrainer mes jambes. Je ne pourrais pas en dire autant des bras ou des épaules, peut-être parce que ce ne sont que des petits muscles, qui sait ?
Quels sont selon toi tes points forts mais aussi tes points faibles de ton physique que tu aimerais améliorer davantage?
Mon point fort est sans doute mes jambes, à 25 ½ pouces en compétition, elles sont grosses, définit et striées. J’adore mes jambes. Elles ont atteint plus de 27 pouces hors compétition si je me rappelle bien.
D’un autre côté, mon gros point faible est surement mes dorsaux. Étant très grand c’est très difficile de les voir en terme de largeur frontale lors d’un déploiement de face par exemple ou bien un double biceps de face. J’aimerais fortement les élargir dans le futur.
Quelles sont tes meilleures performances que tu es fier d’avoir réalisé à la salle d’entrainement?
Étant un bodybuilder ainsi qu’un powerlifter. C’est en show que je montre mes performances en bodybuilding, et c’est en powerlifting que j’ai mes meilleures performances de gym.
Deadlift : 1x 525lbs Bench Press : 3x 305lbs
Squat : 1x 525lbs
Je suis très fier de ces chiffres. Rendu à ce genre de poids, c’est très mental et le corps nous dit : J’en ai assez ! Arrête ! Alors l’on doit en plus de gérer le poids physiquement, le faut que je maîtrise mon mental pour être capable de remonter le poids, par exemple sur un squat.
Qui sont les gens dans le domaine de l’entrainement t’ayant le plus influencé / inspiré / motivé et pourquoi ?
Je dirais que c’est Arnold, comme bien d’autres avant moi. Ce n’est pas très original n’est-ce pas ! Il est plus ou moins de la même grandeur que moi soit 6.2″ alors que je suis 6.4’’. Je peux donc me comparer un peu à ce barème comparativement à un homme de 5.9’’. Bien qu’il ait pris des substances illicites pendant sa carrière de culturiste, c’était encore légal semble-t-il à ce moment-là alors je conserve une belle image pareil d’Arnold. J’aime les proportions, c’est gros, mais athlétique, c’est encore possible de se gratter le dos et de courir 5 km comparativement aux monstres d’aujourd’hui qui doivent reprendre leur souffle tous les 15 mètres. Je sais un peu ce que c’est, j’avais de la misère à 250 lbs alors imaginez 350 lbs!
Quels bienfaits t’apporte le culturisme dans ta vie de tous les jours?
Depuis que j’ai commencé le culturisme, j’ai appris à très bien gérer mon temps, mon stress, mon argent, discipliné dans ce que j’entreprends, etc. Tout est bien plus facile et j’ai une vision bien plus élargie des possibilités qui s’offrent à nous dans tous les aspects de la vie. C’est vraiment un gros plus pour n’importe qui, ceux qui ne s’investissent pas dans le culturisme au moins un peu, c’est-à-dire réguler ses repas, s’entrainer quelques fois par semaine, manquent le train.
Comment les gens autour de toi réagissent au fait que tu t’entraînes, que tu sois en excellente condition physique et face à tout cet investissement que tu fais pour cette passion?
C’est triste à dire, mais c’est souvent de la jalousie masquée en moquerie. J’offre très souvent d’aider gratuitement avec des conseils ou bien des plans d’alimentations et d’entrainement mais ça ne change rien à la chose. J’entends souvent les commentaires de gens avec une bedaine me dire « C’est dangereux! », « Tu vas te détruire! ». Rien ne met en colère autant que d’essayer de m’expliquer avec des gens qui n’ont aucune connaissance en nutrition mais convaincu de posséder la réponse. Quelle ignorance !
Comme dirait plus d’un homme éclairé que je connais, la culture physique est malade et c’est triste qu’un homme ou une femme en excellente forme physique ne soit pas prise avec admiration plutôt qu’avec dégout.
Tu es maintenant papa d’une jolie petite fille alors comment arrives-tu à bien gérer cette passion avec ta vie amoureuse et familiale?
J’ai la chance d’avoir une excellente compagne qui m’aide beaucoup et qui en prends soins pendant que je m’entraine. Son nom est Katy Bilodeau, c’est une femme extraordinaire et une maman exceptionnelle : « Je t’aime fort mon cœur. C’est moi d’un autre côté qui garde la petite lorsqu’elle va au gym. Nous formons une belle équipe, mais c’est elle qui mène la barque sur ce point.».
Est-ce que tu écoutes de la musique durant tes séances d’entrainements au gym? Si oui, quels sont tes groupes musicaux favoris ainsi que tes meilleures chansons qui te donnent un énorme boost de motivation?
Je n’ai presque jamais d’écouteurs sur mes oreilles, c’est drôle à dire hein mais quand j’arrive au gym, c’est pour relaxer. Je n’arrive pas là avec l’idée de tout briser. Le jeudi, jour de bras, j’en ai parfois parce que c’est la moins pire des journées, je m’amuse solidement cette journée-là. J’écoute à ce moment-là aussi bien du Linkin Park, du Breaking Benjamin, du A Day To Remember que du Trance. Eh Oui ! J’écoute de la musique tranquille comme du Chillstep lorsque je m’entraine!
Quel est ton prochain objectif en culturisme que tu voudrais réaliser?
L’année prochaine, je vise la même compétition que cette année, soit donc XPN – Xtrème Physique Naturel 2015, en Tier 2, avec le même placement, cette fois, sans tricheur et peut-être aurais-je la possibilité de ramener l’overall, qui sait?
Ce fessant, j’aurai la possibilité de faire les nationaux (Tier 1) en 2016. Passé cette étape, je ne suis pas certains encore, mais j’aimerais aller plus loin encore.
Pour terminer, as-tu un petit message pour les lecteurs et passionnés d’entrainement qui visitent Bodybuilding Sans Dopage?
Pour ceux qui n’utilisent pas de produits dopants :
Avoir vu les deux côtés de la médaille, je peux vous dire, avec certitude, que je me sens beaucoup mieux en tant que personne et athlète depuis que je suis revenu sur le droit chemin. Bien n’avoir vécu que peu du côté noir de la culture physique, j’en ai assez vu pour dire que ça n’a aucun sens. Je reste persuadé d’avoir fait le bon choix.
C’est certain que les produits vont vous amener bien plus loin. Ceux qui le renie et mentionne que ce n’est pas magique sont des imbéciles hypocrites. L’on m’a souvent mentionné que je pourrais exploser le 300 lbs à faire solidement des stéroïdes anabolisants mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine? Certainement pas. Oui il y a de gens qui sortent vainqueurs et vivent « gras durs » de la culture physique non-testé, par exemple, Mr.Olympia. Cela reste qu’une infirme partie de tous ceux qui se sont investi beaucoup trop, l’on n’entend pas parler des gens qui ont des problèmes par la suite. L’on ne voit que le beau côté de la médaille et c’est triste !
Mon message est le suivant, malgré toute la propagande que les médias sociaux peuvent solliciter, malgré tous les gens que vous voyez dans un gym qui performent grâce à des substances insolites, malgré tous ce que vous voulez … rester honnête envers vous-même. Vous aurez la fierté de le dire par la suite aux gens qui vous questionneront sur votre parcours.
Pour ceux qui en utilisent et visitent quand même ce beau site internet :
S’il-vous-plaît, informez-vous, vérifiez, n’allez pas prendre des doses de cheval pour ressembler à Ronnie Coleman demain matin. Soyez prudent, parce que c’est peut-être vous le prochain à reposer et ces vos proches qui vont en souffrir, pas vous.
Sur ce, bonne chance à tous dans votre quête de l’excellence ! Amusez-vous ! Soyez heureux de ce que vous avez!