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Concourir (Partie 2)
Par Pierre Guionie

Choisir de concourir c’est se poser la question « quelle va être la durée de la préparation ? » Pour être honnête je considère qu’il n’y a pas de durée en tant que telle car vivre le culturisme c’est le vivre toute l’année. Nous le savons ce sport impose un mode de vie si nous voulons performer et récolter les fruits de nos efforts.

Pour tout de même répondre à la question, tout dépendra de là où vous « partez » au niveau physique. Un pratiquant ayant fait attention toute l’année à son alimentation et à son entraînement aura un régime plus facile et moins contraignant qu’un autre qui se sera permis plus d’écarts comme par exemple les fameuses prises de masse où les personnes prennent plus de gras que de muscle ne pensant qu’à une chose « prendre du poids » plutôt que « prendre du muscle ». Au naturel une importante prise de poids est toujours accompagnée d’une importante part de gras…excédent de gras inutile et fardeau à perdre lors du régime de « sèche » … à bon entendeur facilitez-vous la tâche… Encore une fois personnellement mon hygiène alimentaire à l’année longue fait partie intégrante de mes préparations finales (dernière semaine avant concours) Peu de changements entre la période « off » et la période « on » si ce n’est les quantités de certains aliments comme par exemple celles du riz. L’avantage des personnes qui font le même choix est qu’ils connaissent moins l’effet de frustration inhérente au régime. Frustration moindre donc « sauts d’humeur » non pas absents mais tout du moins atténués.

Une phase finale de préparation c’est du premier jour au dernier jour voir plus les jours qui suivent (gestion de la période post-concours qui sera sujet d’un autre article)

Vous suivrez ou pas les conseils d’un préparateur, connaisseur, entraîneur…mais une part vous sera toute personnelle et « intime ». Outre les poses imposés, faire une compétition c’est aussi faire un posing libre donc choisir une musique et une mise en scène de son physique. Pour se mettre au mieux en valeur il vous faudra choisir un tan, la personne qui vous mettra le tan et pour la partie « intime » le rasage ou l’épilation.

  • En ce qui concerne les poses imposées vous trouverez facilement sur Internet des illustrations. Le posing musical n’entre pas en première ligne dans le jugement final mais peut participer à faire la différence si les juges ont des hésitations dans leur verdict. Le posing muscial est pris à la légère par certains et au sérieux par d’autres. Toujours pour exemple, je fais partie des seconds en voulant toujours une musique originale – car souvent ce sont toujours les mêmes thèmes musicaux qui reviennent – et en intégrant des poses, des mouvements mettant en avant mes différences comme par exemple le grand écart facial et la pose dite « vaccum » popularisée par les photos de Frank Zane entre autres.
  • Le tan a été abordé dans un précédent article. Pour ce qui est du choix de la personne qui l’applique j’y ai toujours attaché de l’importance (voir le texte plus loin). Cela peut paraître niaiseux mais avoir confiance en cette personne c’est une source de stress en moins. À chaque concours je savais que la personne à défaut de savoir – car il y a toujours une première – ferait tout pour que ce soit un sans-faute, une application dans les détails. Cette personne sera de vos victoires, de vos meilleures performances, de vos résultats quel qu’ils soient. L’unique concours où je ne connaissais pas cette personne est Montréal Classic IDFA 2012… finalement une super opportunité de rencontre avec le champion québécois Denis Pedneault qui a dû me porter « chance » en décrochant une première place et ma carte pro IDFA.

Rasage ou épilation telle est la question. Les deux choix auront inconvénients et avantages.

  • Le rasage aura pour avantage d’être facile, rapide, ne demandant que peu de moyens et pour certains « non douloureux ». En revanche il aura pour inconvénients le risque de coupures, de réactions allergiques au « feu » de la lame, d’amener éventuellement une mauvaise repousse de poils accompagnée de petits boutons infectieux, d’être moins « nette » au rendu.
  • L’épilation aura pour avantage d’être durable, réelle et le rendu sera pratiquement à chaque fois de qualité. En revanche pour les plus sensibles elle sera douloureuse…et oui ça tire sur les poils. Contrairement au rasoir difficile de faire une épilation au dernier moment voir même la veille du concours. Une « planification » est nécessaire pour laisser le temps à la peau de se remettre. L’épilation est « plus » contraignante que le rasage.

Mon choix a toujours été celui de l’épilation. D’une part parce que j’ai une peau sensible donc le rasoir n’est pas conseillé et d’autre part parce que c’est réalisé par un professionnel dans un salon d’esthétique. Un choix qui minimise les risques de réactions à des produits pas toujours de qualité que nous trouvons en vente libre. Un stress en moins car certains qu’aucune partie de ne sera oubliée et que comme le reste tous les éléments pour bien performer sont là. Ne rien regretter, ne rien laisser au hasard pas même cet aspect. Le meilleur des résultats dépendra de votre meilleur à tout mettre en place pour y parvenir.

Pour conclure si vous êtes tenté de monter sur les planches, de suivre une préparation, de vivre ces sensations toutes spécifiques, faites le. Faites-le pour vous et non pour un résultat encore moins pour les autres. Prenez la chose au sérieux mais garder à l’esprit que c’est un jeu, un moyen pour vous de mieux vous connaître. Choisissez une éthique, un chemin et aller de l’avant. L’objectif doit être celui de donner le meilleur en étant conscient que le résultat final ne dépendra pas de vous en tout cas pas seulement de vous. Si vous savez que vous n’avez rien négligé, fait aucun écart, menait de bout en bout votre préparation que finalement vous n’avez aucun regret alors vous aurez réussi votre concours en étant à votre meilleur et ça vous le savez, ce sera votre SATISFACTION.

Extrait de mon site :

« Depuis de nombreuses années j’attends ce moment, je m’y suis préparé psychologiquement et physiquement car au fond de moi je sais qu’un jour ou l’autre cela doit arriver et ce jour j’y suis. Elle est là, à m’attendre à quelques mètres dans une autre pièce et je sais que je vais me retrouver sur elle, n’accentuant que plus mon excitation.

Essayant de contrôler mes émotions, mon cœur lui, ne se trompe pas et bat la chamade. Les mains moites, j’attends avec impatience le moment. Mais avant de passer à l’acte je dois me préparer.

Une main se pose sur mon corps, doucement glisse le long de ma peau, effectuant un mouvement lent et régulier. Tous mes muscles se tendent, de la tête aux pieds, l’excitation est à son comble. C’est alors que je vois mon corps transformé : le tan me recouvre.

Épaules, pectoraux, biceps…l’échauffement congestionne progressivement mes muscles. Les moins de 80kg sont appelés et je me trouve enfin à côté d’elle. Je monte les marches qui mènent sur elle : la scène. Je suis sous la lumière et la chaleur écrasante des projecteurs. Nous sommes tous alignés en position corrigée et je sais que je dois donner le meilleur pour battre les autres.

Nous retournons en coulisse et c’est le moment de mon posing musical. La guitare de Patrick Rondat envahit l’atmosphère et je suis parti pour 1min30.

Double biceps de face, de dos, biceps cage, les poses imposées s’enchaînent en flamand, en français, la fatigue m’envahit et le stress est au plus haut, mais je dois tenir et le sourire est toujours présent, reflet de la joie d’être là.

Les comparaisons fixent définitivement les juges sur leur décision et une fois la scène quittée, c’est l’attente qui prend place.

8ème place, 7ème place, 6ème place…le compte à rebours des résultats commence et je ne suis toujours pas appelé. Nous arrivons aux 3 premiers. Un nom est appelé, ce n’est pas le mien et après l’annonce suivante, je réalise que je viens de gagner mon 1er concours.

L’émotion me gagne et je contiens les larmes de joie qui ne demandent qu’à couler. Je suis heureux. »

Photo source: IDFA

Concourir (Partie 1)