Concourir (Partie 1)
La plupart des personnes qui fréquentent les gyms le font pour s’entraîner, garder la forme, perdre du poids, préparer leur saison de hockey ou de courses à pied – pour ne citer que deux activités ou tout simplement faire un peu d’activités physiques.
Si vous faites un rapide sondage dans un gym peu de personnes vous diront qu’ils sont là pour préparer un concours de culturisme. Beaucoup font de la musculation, peu font du culturisme. La différence entre les deux c’est que le culturisme est un sport en tant que tel avec des associations, des fédérations à tous niveaux nationaux et internationaux.
Sans entrer dans les détails sachez qu’ils existent de multiples associations ou fédérations et que chacune a plus ou moins ses spécificités. Pour les novices la plus importante du moins celle qui fait de l’ombre à beaucoup d’autres est l’IFBB. Ombre dans le sens que les autres ont tout autant le droit d’exister mais qu’elles sont souvent moins mises en avant.
Aucune fédération n’a dans son intitulé « Fédération des Anabolisés Stéroïdiens du Bodybuilding ». En revanche bien des fédérations ont dans leur dénomination « naturel », « testé », « drug free »… est-ce à en conclure que tous les athlètes qui y concourent sont tous « propres ». Je ne me prononcerai pas laissant à chacun sa capacité de jugement. Quoiqu’il en soit le jour où vous décidez de concourir il vous faut choisir un cadre, une organisation… Pour ma part j’ai choisi de concourir dans des fédérations dites naturelles.
Note personnelle :
Je ne suis pas naturel parce que les fédérations dans lesquelles je concours sont censées n’avoir que des athlètes naturels. Je suis naturel par choix et de concourir dans une autre fédération ou organisation ne changera en rien ma « philosophie », mon choix. Simplement je serai conscient que peut-être – et j’insiste sur le peut-être – je ne lutte pas à armes égales. Pourquoi peut-être? Parce que rien ne prouve que les autres sont « chargés » jusqu’à preuve du contraire.
Le sujet de cet article ne concerne pas les fédérations mais le fait de choisir un jour de faire un concours.
Autant vous dire que si vous pensez que faire un concours se résume à faire un régime de sèche vous êtes loin du compte.
Choisir de concourir et concourir, c’est prendre une décision qui aura autant un impact sur vous que sur votre entourage.
- l’idée de concourir naît souvent soit de la curiosité personnelle, soit à force de voir des articles, soit parce qu’une personne nous a dit un jour « pourquoi tu ne concours pas avec le physique que tu as… »
La curiosité personnelle – à mon avis – est celle qui peut être la plus motivante. Essayer pour voir comment c’est, tenter l’aventure juste pour soi sans pression ni enjeu. La lecture des revues et la vue des photos peut aussi être une source de motivation… je laisse à chacun ici sa capacité de jugement face à certains physiques présentés… non il ne suffit pas que d’un régime et d’un entraînement strict pour obtenir certains physiques. L’entourage qui nous incite à concourir est aussi une autre source de « pourquoi pas ». À vous de juger avec qui vous parlez, si la personne à de l’expérience, si elle sait de quoi elle parle ou si elle ne dit cela que pour vous flatter ou autres raisons.
- l’idée de concourir c’est se dire dès le départ qu’au final quel que soit le résultat ce dernier ne dépendra pas ou pas seulement que de nous puisque ce seront des juges qui décideront de qui ou non finira premier. C’est un point important car c’est lui qui évite les très grosses désillusions. Les compétiteurs – et je m’inclus – finissent parfois les concours en disant « pourtant j’étais mieux que lui » peut-être que oui ou peut-être que non, quoiqu’il en soit les juges en décideront pour vous. Parfois la décision vous conviendra d’autres fois elle vous « frustrera ».
- l’idée de concourir c’est prendre un chemin inconnu et qui le sera jusqu’au jour J. Prêt trop tôt ne sert à rien, trop tard tout autant, seul compte le jour J. Ce sport est justement difficile entre autre pour cela car nous pouvons être super la veille ou le lendemain du concours et être complétement à la rue le jour J. Plusieurs concours seront nécessaires pour se connaître parfaitement même si encore là je suis de ceux pensant que nous ne nous connaissons jamais parfaitement car notre corps, notre métabolisme change chaque jour.
Pour recoller au sujet abordé quelques lignes plus haut, une fois la fédération choisit un calendrier, une date, un objectif va rapidement être fixé. Une date qui va progressivement envahir votre esprit surtout si vous êtes motivé. Un virus bénin dont vous ne serez débarrassé qu’une fois le concours passé.
S’entraîner à l’année longue est une chose. Aller au gym tous les jours en ayant cette date en vous, ce but, c’est tout autre chose. Physique et mental ne font qu’un pour vous faire tendre vers cette finalité. Comprenez par là qu’une fois la préparation commencée le compte à rebours amorce. L’entraînement dépasse les murs du gym pour devenir votre 24/24 et votre 7/7. Selon moi si durant l’année nous sommes culturistes à 100% en préparation nous le sommes 200%.
Les premiers jours vous aurez peut-être l’impression que tout est pareil, tenté d’accélérer la sèche alors que vous êtes encore loin du concours. Quelqu’un vous dira » prêt trop tôt ne sert à rien, prêt trop tard encore moins, seul compte d’être prêt le jour J ». Vous aurez l’intelligence d’écouter l’avis et d’avancer tranquillement pas vite. Au fil des jours vous verrez s’effacer vos craintes pour constater le changement de votre physique, de vos sensations en séances. Un physique changé mais aussi – et là c’est l’entourage qui parlera – un caractère, vos humeurs. Vous ne vous en rendrez pas compte mais le régime affectera vos humeurs et plus la date approchera plus vous serez à fleur de peau. Pour faire très simple ces sauts d’humeur viennent la plupart du temps par la frustration qu’engendre un régime de concours. Nous y reviendrons éventuellement dans un autre article.
Pour vivre au mieux ces sauts d’humeurs, deux choses essentielles :
- avoir avisé les proches : famille, amis, collègues…et que ces derniers – surtout la famille – choisissent de vous soutenir car cela rend les choses bien plus faciles…croyez en ma petite expérience.
- Être conscient que tout vient de nous et par conséquent c’est à nous de faire attention. Il ne faut pas prendre pour excuse le régime. Nous avons décidé de faire un concours donc nous savons que certains éléments ne sont pas faciles, à nous d’assumer. Les autres seront là pour nous soutenir et nous aider mais ce sera toujours à nous de savoir nous maîtriser.
Rigueur d’entraînement et de régime, patience et soutient des proches font partie du trousseau des clefs de la réussite. Personnellement je visualisais une bulle « protectrice » dont le côté hermétique devenait de plus en plus fort au fur et à mesure que la date approchée laissant loin le négatif pour ne garder que les « énergies » positives.
Extrait de mon site :
« La bulle s’est progressivement fermée ces derniers jours. Certains vont penser que je deviens égoïste et ils n’auront pas tout à fait tort. En effet, les semaines qui arrivent sont une période où je finis par ne penser qu’à mon objectif et quelque part à me couper de ceux et celles qui m’entourent. Aucune intention de blesser les uns ou les autres juste celle de se concentrer et de se protéger. »