Avoir ou être un excellent spotteur et partenaire d’entraînement, voilà la question!
Par Dany Milette
Depuis tout ce temps que je m’investis dans cette passion pour le bodybuilding, je me suis toujours entrainé majoritairement seul en salle d’entrainement. Cependant, j’ai toujours eu au fil des années de très bons camarades de gym qui m’ont très souvent bien aidé en tant que « spotteur » lorsque j’avais besoin d’eux afin de pouvoir effectuer de manière plus sécuritaire comme à titre d’exemple, un développé couché avec barre avec une charge très lourde. Sans l’aide d’un spotteur, je n’aurais pas osé prendre cette charge et ni surtout prendre le risque de rester coincé sous la barre.
Qu’est-ce que ça prend pour être un excellent spotteur?
Lorsque j’ai besoin d’un spot, que ce soit avec des exercices composés ou d’isolations qui regroupent les divers groupes musculaires avec des barres, haltères, poulies et appareils, la première chose que je lui mentionne, c’est la façon précise que je désire être spotté. Si par exemple je dois exécuter un développé assis ou couché avec haltères et que le spotteur décide de me tenir par les poignets, je ne me sentirai pas très à l’aise ainsi. Donc avant de commencer l’exécution de mon exercice, je lui mentionne simplement que je préfère qu’il positionne ses mains sous mes coudes.
Avant de commencer l’exécution de l’exercice, je prends soin de dire à mon spotteur le nombre de répétitions que je vais faire durant cette série. Si j’ai une série de douze répétitions à exécuter, il est très important qu’il puisse apporter sa contribution uniquement lorsqu’il me vient impossible de terminer convenablement seul ma dernière répétition. S’il commence à m’aider à soulever ma barre ou haltères à partir de la huitième répétition lorsque cela n’est pas encore nécessaire, ma série se retrouve à être complètement gâché. Je n’ai aucun problème à ce qu’il garde ses mains sous ma barre ou mes coudes pendant l’exécution d’un exercice. Ce que j’aime bien lorsque j’ai plus de difficulté à terminer ma dernière répétition, c’est quand il ne met qu’une légère pression sur la charge. Cela me permet de pouvoir terminer en vain cette répétition lentement et efficacement.
Ce que je trouve important de mentionner pour un développé couché avec barre, il est primordiale que le spotteur puisse bien positionner correctement ses mains sous la barre de manière à ce qu’il y est un parfait équilibre lorsqu’il exercera une pression afin d’aider à monter la charge. Il ne suffit parfois que d’exercer qu’une légère pression avec seulement deux doigts sous la barre pour que ce soit satisfaisant. Si la tâche est trop difficile, il suffit simplement d’agripper la barre avec les deux mains. Il faut toujours veiller à la sécurité de celui qui est sous la barre car c’est évidemment le grand rôle que l’on joue en étant un spotteur.
Ça m’est arrivé à plusieurs reprises d’être aidé par quelqu’un d’inexpérimentée, mais l’important c’est aussi de lui donner la chance d’apprendre et de gagner de l’expérience. En lui expliquant les directives à suivre ainsi que les petites erreurs qu’il a pu faire, il va beaucoup mieux saisir les principes et en prendre conscience. Tout ceci pourra contribuer efficacement afin de lui servir un bon jour lorsqu’il aura besoin à son tour d’un spotteur.
Ce qui est génial d’un bon spotteur avec qui on travaille souvent, s’il reconnaît que l’on est en mesure d’exécuter une autre répétition de plus, il sera bien vous guider et vous aurez instinctivement confiance en lui. Cette répétition de plus que l’on réussit à faire en toute sécurité peut s’avérer être en retour la plus bénéfique!
Il m’arrive lorsque je travaille très lourd en phase de force d’avoir aussi besoin d’un spotteur quand je fais mon squat. La chose à ne surtout pas faire pour cet exercice, c’est de pousser sur la barre lorsque l’individu est en pleine exécution. L’idéal c’est de le soutenir par les hanches lorsqu’on l’aide à soulever la charge. À défaut de ne pas avoir personne en salle pour m’aider lors d’un travail lourd, j’ajuste simplement mes barres de sécurité convenablement dans la cage à squat. De cette façon, si je n’arrive pas à réussir ma dernière répétition, ma charge sera retenue par les barres de sécurité.
C’est certain qu’il y a de nombreux bénéfices et avantages à s’entrainer à deux, comparativement que tout seul. Lorsque j’ai pris réellement conscience qu’avoir la possibilité d’avoir l’aide constante d’un partenaire d’entrainement pour m’encadrer à chacune de mes séances d’entrainement, j’ai réalisée que cela pourrait créer un impact des plus favorables pour me faire progresser et me faire dépasser encore plus mes propres limites.
Qu’est-ce que ça prend pour être un excellent partenaire d’entrainement?
Premièrement, devoir en trouver un n’est pas une tâche que je trouve très facile. La majorité des expériences que j’ai eues avec des partenaires d’entrainement ne dépassait même pas une semaine. Je me suis dit au départ que trouver quelqu’un qui est plus fort que moi et qui prend plus lourd, me donnerait un bon challenge afin de pouvoir me surpasser davantage sur mes charges, mais ce n’était pas le point le plus important. Le niveau d’expérience n’était pas l’un des points des plus importants que je tenais compte dans ma recherche. Qu’est-ce qui était le plus important pour moi?
Il me fallait tout d’abord en trouver un de disponible qui s’entraine sur les mêmes heures que moi. Un qui est motivé, déterminé, prêt à s’investir, qui a envie d’être un élément qui jouera un rôle important pour ma progression. Un qui est prêt à me donner l’encadrement nécessaire à chaque séance, prêt à mettre en pratique mes prescriptions d’entrainement spécifique et toujours prêt à vouloir se surpasser autant que moi à l’entrainement. Bref, en trouver un seul de fiable sur qui que je pourrai toujours compter en tout temps et avec qui j’aurai une excellente complicité.
J’ai fait la connaissance il y a environ 4 ans de Samuel Deziel, un jeune passionné d’entrainement de la ville de Shawinigan-Sud qui fréquentait la même salle d’entrainement que moi. Après quelques échanges à la salle de gym, il a commencé à se joindre à moi lors de mes séances d’entrainement. Du même coup, je me disais qu’à la place qu’il soit laissé à lui-même dans le gym à faire n’importe quoi, puisqu’il n’avait pas d’entraineur, ni d’un quelconque programme d’entrainement spécifique, alors pourquoi ne pas le prendre sous mon aile et l’aider tout simplement? C’est ce que j’ai fait de bon cœur!
De jour en jour, de semaine en semaine, il s’est créé une bonne chimie a force de travailler avec lui. Il n’était pas le plus expérimenté, ni le plus massif et ni le plus fort, mais il avait du cœur au ventre, une soif d’apprendre et il ne reculait jamais devant rien. Je craignais d’arrêter de travailler avec lui en salle d’entrainement lorsque j’ai pris la décision de m’entrainer à 7H du matin. Hélas non! Il était là au rendez-vous le matin et ce, pendant 2 années!
Puisque nous avions des métabolismes, des niveaux ainsi que de nombreux points différents, je me devais de faire des petits ajustements dans le programme afin qu’il puisse correspondre plus à ses besoins spécifiques qui sont propres à lui. Je n’y allais pas avec le dos de la cuillère ou de mains mortes lorsque je me décidais à le pousser à fond et il me rendait à son tour la monnaie de sa pièce.
C’était un bon travail d’équipe qui nous apportait à tous les deux une grande amélioration de notre réussite! Tout se fait en équipe sur le terrain au gym. On s’entraidait afin d’installer ou à enlever les charges sur les barres ou appareils dont nous avons besoin. On préparait aussi ensemble tout le matériel à utiliser à l’entrainement et on est très consciencieux à tous les niveaux lors de notre séance.
En salle d’entrainement, nous étions là pour travailler dur, se surpasser et non pas pour faire du social et des discussions sans fin qui n’apportent qu’en retour aucun rendement productif pendant l’entrainement. Il y a un temps pour travailler, un temps pour parler et chaque chose en son temps! Parfois il y a certaines situations de la vie qui peuvent être vraiment difficiles et qui peuvent créer un impact négatif sur nos performances physiques à l’entrainement. Cependant, avec les bons liens fraternels qui peuvent se créer entre partenaires d’entrainement, il devient possible de pouvoir s’apporter un soutien moral d’un tout autre niveau. Cela peut également apporter une énorme contribution des plus positives à l’ensemble de notre investissement ainsi que dans notre vie en général. Puisque chaque jour est différent, on devait s’adapter en conséquence à chaque fois et être à l’écoute de l’un de l’autre.
En juin 2012, j’ai pris la décision de changer de salle d’entrainement et du même coup, je me retrouvais sans mon partenaire de gym. Samuel qu’en a lui avait d’autres occupations prioritaires qui ne lui permettaient plus pour le moment de s’investir. Il n’a pas tardé que je me suis fait rapidement de nouveaux camarades d’entrainement fort sympathique et d’en retrouver aussi des anciens de longues dates.
Étant nouveau membre d’une nouvelle salle d’entrainement, je suis devenu le nouveau spotteur de mes nouveaux camarades et vice-versa. C’était vraiment agréable de voir que l’entraide était contagieuse entre les passionnés de ce gym. Je n’étais pas moins motivé par le fait de devoir m’entrainer à nouveau seul, mais je me rendais compte de tous les points positifs qu’un entrainement avec un partenaire constant pouvait m’apporter considérablement à chaque jour.
Cette salle d’entrainement a pris une nouvelle direction au début de l’année 2013 avec une nouvelle administration et elle porte maintenant le nom de Kin-Énergie! À un moment où je ne m’en attendais pas du tout, je me présente à la salle d’entrainement à 19H le soir pour aller faire ma séance et je réalise que Samuel était là. Il venait de faire son inscription. Je retrouvais mon brave partenaire d’entrainement et maudit que j’étais content!
On a commencé directement le soir même à s’entraîner ensemble et instinctivement, tout marchait comme sur des roulettes! Vous savez, quand vous avez rien à dire là, y a rien à dire! On se connaissait et on savait exactement ce que l’on devait faire. Jusqu’à aujourd’hui, ce que j’entreprends encore avec son aide me porte fruit et j’en suis très reconnaissant!
Si vous êtes de la région de Shawinigan ou simplement que de passage, je vous invite à vous joindre à nous au gym Kin-Énergie situé au 647, 5e rue (centre-ville) à Shawinigan. Je suis toujours au rendez-vous à 19H durant la semaine! Comme le dirait mon bon camarade de gym Guillaume Bastarache : On n’est pas à la piscine! Par contre, lorsque l’on se dévoue corps et âme, on en ressort aussi trempé!
Dany Milette